Qu'est ce qu'un SDF ?
Quels sont les profils des SDF ?
Les statistiques montrent que « le SDF type » serait un homme (d’après l’Insee en 2001)
64 % des SDF seraient des hommes) de nationalité française (71 % des SDF sont français) qui aurait entre 18 et 29 ans (36% des SDF sont âgés de 18 à 29 ans).
On confond souvent SDF et sans abris (qui désigne les personnes qui vivent à la rue) ou sans logement.
Sous l’appellation de SDF on retrouve en réalité des hommes isolés, à la rue depuis longtemps, des familles expulsés récemment de leur logement, etc.
Lorsque l’on dépasse les statistiques on s’aperçoit qu’on ne peut pas réellement dresser le portrait type du SDF car cette partie de la population est, comme dans le reste de la population, très hétérogène. On trouve dans la rue des jeunes femmes avec enfants, des étrangers, des personnes malades. (En effet en octobre 2011, le SAMU social a réalisé une enquête sur la santé mentale des personnes sans abris et mal logées qui établit un lien entre la rue et les troubles psychiques. Les femmes SDF seraient plus touchés que les hommes car 27 % d’entre elles auraient déjà séjourné en hôpital psychiatrique contre 19% chez les hommes). Les SDF ont plus de problèmes d’addictions que le reste de la population ( 27 % ont des problèmes d’alcool /de drogues).
Contrairement aux idées reçues les SDF ne sont pas tous en situation d’exclusion social car un tiers a un emploi (souvent en CDD, ouvrier ou employé sans qualification) mais qui ne leur permet pas d’accéder à un logement stable et 75 % déclarent avoir des contacts fréquent avec leur famille et leurs amis (d’après l’Insee en 2001).
Les SDF sont séparés très précocement de leur famille d’origine, environ 1 SDF homme sur 10 avait perdu son père ou sa mère avant l’âge de 16 ans. 69% des SDF sont sortis de la scolarité avant la terminale. 5% n’ont jamais été scolarisés. 41 % sont sans diplôme (pas de différences hommes/femmes). 17% a un diplôme supérieur ou égal au bac.
La répartition par sexe et par age des SDF, d'après l'INSEE à Paris en 2001.
Les causes de l'exclusion sociale les plus fréquentes
L’exclusion sociale est un processus de rejet de la société d’une partie de la population.
Elle est due essentiellement à un bouleversement au cours de la vie de l’individu, mais aussi aux inégalités sociales, la précarité, la stigmatisation ou encore aux ruptures dans l’enfance et à l’âge adulte. Elle peut toucher n’importe qui ; personne n’est « immunisé » contre l’exclusion.
D’après une étude réalisée en 2002 pour l’Observatoire sociologique du changement et de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale, les SDF ont une probabilité plus forte que le reste de la population d’avoir été placés dans une famille d’accueil ou en institution dans leur enfance (20% contre moins de 2% dans le reste de la population) .
Les individus interrogés lors de cette enquête ont connues l’endettement (30% des personnes interrogées ), des problèmes avec la justice ( 25 % des personnes interrogées ), 1/6 a subit la mort d’un proche.
Dans les médias, les SDF sont décrits comme de « mauvais pauvres » (qui sont responsables de leur situation et n'ont pas la volonté de travailler). L'alcool, le manque d'affection, les problèmes psychologiques, sont montrés comme les causes de la « chute » et les SDF sont montrés comme ayant tous le même parcours.
Il est important de nuancer cette affirmation car même si le processus d’exclusion est généralement la rupture du couple, les ennuis de santé (ou problèmes d’alcoolisme) , la perte de l’emploi suivit par celle du logement ; tous les parcours sont différents.
Aujourd’hui le sans-abrisme est toujours vu comme un style de vie qui est choisi et non imposé.
Les difficultés d'accès au logement
Lorsqu'une personne cherchant à louer ou à rester dans un logement n'arrive pas à aboutir les démarches, le DALO (droit au logement opposable) propose deux issues :un règlement à l'amiable devant une commission de médiation ou, dans le cas ou la décision fut favorable mais non respectée, une issue au tribunal administratif. La loi DAHO (droit à l'hébergement opposable), quant à elle, ne fonctionne que si on ne reçoit pas de demande adaptée, voire aucune. On peut se servir de cette loi si dans les 6 semaines on ne reçoit aucune demande ou des demandes non adaptées. Elle n'est valable que dans un délai de 4 mois.
Ce diagramme circulaire montre la part des différents logements sociaux développés par EMMAÜS. EMMAÜS dispose de plus de 15000 logements sociaux. Sur ces 15 000, seuls 113 sont consacrés aux pensions de famille, 1334 sont consacrés aux logements sociaux PLUS (prêt locatif à usage social, distribué par la Caisse des dépôts), 3584 sont consacrés aux logements sociaux PLAI (prêt locatif aidé d'intégration, ces logements sociaux possèdent les loyers les plus bas de France) et les 10296 restants sont d'autres logements sociaux. On se rend compte que le nombre de logements sociaux est dérisoire comparé au nombre de SDF.
Bilan 2009, Selon Emmaüs france.
Schéma réalisé par le monde, publié le 30 janvier 2006 représentant le parcours
Ce schéma, publié le 30 janvier 2008 par Le Monde, montre les différentes étapes d'accès au logement pour les SDF. On voit que les SDF on des difficultés pour aboutir à leur requête car la plupart du temps ils n'ont pas de documents admnistratifs en règle, pas d'aide des amis, pas d'aide de la famille, sont sans emploi, célibataires et sans enfant, n'ont pas de demande de logement HLM récente. De plus les difficultés sont plus importantes lorsque la personne est étrangère. Les SDF ont donc énormément de difficulté à trouver un logement.
De plus, une fois que leur demande se concrétise, ils sont confrontés au manque de logement mis à leur disposition. Ils se retrouvent donc en posséssion d'un papier leur permettant d'accéder à un logement mais n'en font jamais l'acquisition.